ans
hectares suivis
caves suivies
kilomètres parcourus dans le vignoble chaque année

Dauvergne-Ranvier, c’est l’histoire de deux passionnés des vins du Rhône qui ont su créer ex-nihilo une belle affaire de négoce, grâce à une vision intégrée de la filière, comprenant outre les conseils techniques, le marketing et la distribution (notamment une forte présence en grande distribution).

François Dauvergne et Jean-François Ranvier se sont rencontré chez Louis Bernard, négociant rhodanien racheté peu de temps auparavant par le groupe bourguignon Boisset. On est en 1996 : Jean-François s’occupe des vinifications, François s’occupe du management marketing et commercial. En 2004, ils décident de faire le grand saut. Leur activité de négoce voit le jour, ils n’ont ni vigne, ni locaux, ni clients ! Les premiers assemblages sont même réalisés chez l’un, chez l’autre, sur la table de la cuisine.

La success story de deux winemakers
en Vallée du Rhône

Très vite, ils s’établissent au Château Saint-Maurice (à Laudun), qui va devenir l’un de leurs plus fidèles fournisseurs. Présents depuis près de dix années dans la région, ils jouissent déjà d’une certaine réputation, et la méthodologie qu’ils présentent rassure : contrairement à la plupart des œnologues qui se contentent de suivre uniquement les aspects techniques, eux en plus achètent tout ou partie de la récolte, un poids en moins pour des viticulteurs rhodanien dont le savoir-faire commercial n’est pas toujours rodé. En plus de nouer des relations de confiance, ils vont même jusqu’à prêter les fûts aux vignerons qui n’en ont pas à disposition, un casse-tête sur le plan de l’organisation et de la logistique, mais c’est à ces petits détails que l’on fait la différence, tout ne saurait se résumer au prix de l’hectolitre de vin. Autre manière de fidéliser leurs fournisseurs, avec qui ils entretiennent des relations sur le long terme : ils achètent du vin tous les ans, y compris dans les millésimes compliqués comme 2008. Certes, dans de tels millésimes, chacun consent à un effort, et in fine de nombreux crus sont déclassés sous d’autres étiquettes que Dauvergne-Ranvier, mais au moins le viticulteur a-t-il pu sauver les meubles, et DR sa réputation. Cette démarche très impliquée vers l’aval est nécessaire dans une appellation encombrée comme les Côtes du Rhône, où plusieurs centaines de millions de bouteilles débarquent chaque année sur les linéaires : mieux vaut avoir un plan pour se trouver une place au soleil. La stratégie de Dauvergne-Ranvier est très simple : elle repose sur une connaissance fine de la grande distribution, de ses acteurs mais surtout de ses méthodes, de ses délais et de ses incertitudes.

Par exemple, pour les appellations d’entrée de gamme, le vin n’a pas fini de fermenter qu’il faut déjà le réserver chez les vignerons pour, peut-être, mais sans garantie aucune, être retenu à la fin du printemps suivant pour les foires aux vins de l’automne ! Tout en croisant les doigts pour que les réservations ne soient pas revues à la baisse voire annulées, ou qu’au contraire on vous demande finalement le double ou le triple en volume.

Qui dit grandes surfaces ne dit pas vins générique, au contraire. C’est là que la marque Dauvergne-Ranvier a conquis ses lettres de noblesse, d’une part avec des produits de qualité régulièrement labellisés par les différentes enseignes ou dans des concours (notamment les jurys Monoprix Gourmet ou Prix+Plaisir, organisés par Bettane+Desseauve), mais aussi avec une lecture très claire de la gamme. Trois niveaux de qualité sont ainsi définis : vin-gourmand, pour les cuvées sur le fruit, grand-vin, pour des vins offrant un potentiel de garde, et vin-rare, pour les cuvées exceptionnelles, forcément en tirages limités, uniquement dans les grands millésimes. En marge de cette approche, quelques cuvées tout aussi soigneusement sélectionnées sont réservées pour la restauration, toujours avec ce même objectif du prix abordable pour un plaisir maximal.

Maintenant que la maison possède une certaine assise et une aura bien établie dans la région, elle vient de franchir un cap : l’acquisition en 2013 d’une dizaine d’hectares en Lirac et Tavel va donner un autre relief à l’aventure. À suivre…

À nous Bordeaux !

Alors qu’elle vient à peine de célébrer ses 10 années d’existence, la jeune maison se lance dans un challenge audacieux : adapter aux vins du Bordelais les méthodes de travail qui ont fait son succès dans la vallée du Rhône. Quand on connaît le milieu assez fermé des crus de la Gironde, et à une époque où le bordeaux bashing frise parfois l’hystérie collective, le pari est osé. L’aventure débute avec le millésime 2014, cinq vins produits, le déploiement sera progressif. Avec les 2015, une dizaine de vins seront proposés : un bordeaux, un bordeaux-supérieur, un côte-de-bourg, un saint-estèphe, un graves, un saint-émilion (certains vins avec plusieurs niveaux de qualité, notamment en entrée de gamme), sans compter une gamme de châteaux. L’idée n’est pas de faire du négoce sur des produits finis, mais bien d’accompagner les efforts à la vigne et en cave et de procéder à une sélection fine lors des assemblages. Pour mener à bien ce nouveau projet, il leur faut un allié sur place, indispensable : il s’agit de Patrice Hateau, qui a fait ses preuves auprès de Bernard Magrez, à Pape-Clément notamment.

Là où le pari est audacieux, c’est de vendre sous la même étiquette Dauvergne-Ranvier, déjà identifiée pour ses crus du Rhône et sa forme de bouteille rhodanienne, des vins de Gironde en bouteille bordelaise. Les différences culturelles exigent aussi un certain temps d’adaptation, des deux côtés. Ainsi, François se souvient avec amusement de sa première dégustation dans un château, où un dialogue de sourd s’engage : lui, habitué aux visites de caves en vallée du Rhône, demande à goûter les vins en cuve (comprendre : à tout déguster, avant assemblage), et le technicien bordelais de lui présenter deux échantillons au salon, l’un du grand vin et l’autre du second, quand leur travail consiste, justement, à définir un nouvel assemblage.

Au final, les consommateurs trancheront, les premières bouteilles arriveront prochainement sur les linéaires. Sans toutefois bousculer l’équilibre entre les deux régions : l’activité Bordeaux devrait au départ peser près de 100 000 cols, quand le Rhône tourne entre 700 000 et un million suivant les millésimes. Pour l’instant !

L’idée n’est pas de faire du négoce sur des produits finis, mais bien d’accompagner les efforts
à la vigne et en cave et de procéder à une sélection fine lors des assemblages.

Dauvergne & Ranvier en images

« Il faut pouvoir travailler en confiance avec le vigneron »

La start-up de la Vallée du Rhône

Les vins

Vin Gourmand 2013, rouge

Beaucoup de grenache, un peu de syrah, cinsault et carignan. Dominante fruits rouges et épices au nez (l’influence du grenache), en bouche le toucher est rond, croquant, ensemble gourmande et désaltérant. Simple, excellent, il donne envie. Bon rapport qualité-prix. Chapeau pour le millésime.

Grand Vin 2013, rouge

Environ 50 % syrah, 50 % grenache. Fruité noir, réglisse, épices douces, toucher onctueux, tannins enrobés, fraîcheur en fin de bouche, beaucoup de charme, élégance et profondeur, persistance, servir un peu rafraîchi.

Vin Rare 2013, rouge

Note fumée minérale élégante dès le premier coup de nez. En bouche, le tannin est bien gainé, droit, allonge, longueur, bon style, il faut une viande mijotée. Une petite préférence perso pour, le crozes. Les notes animales sont un peu moins flatteuses, mais on a bien le tannin ferme et épicé du granite, le muscle de Saint-Joseph.

Vin Rare 2013, rouge

Plus de 90 % grenache, complété de syrah et mourvèdre. Fruité gourmand, noir, légèrement épicé. En bouche, grosse trame bien dessinée, puissance des tannins, densité, un vin droit en bouche, sérieux, qui appelle des viandes mijotés, des plats aux olives.

Grand Vin 2013, rouge

Nez typique des syrahs du nord de la vallée. Cassis, violette, pêche de vigne, réglisse. Pur, net, gourmand, des caractéristiques que l’on retrouve en bouche. Rond et harmonieux, le fruit a été préservé, un régal.

Vin Rare 2010, rouge

L’empreinte de bois est plus marquée. Jolies notes viandées, la puissance des Bessards est là, la légère austérité du vin jeune devait le rendre difficile à apprécier, il est seulement à la commercialisation, et c’est une bonne chose. Belle expression de la colline de l’Hermitage, avec sa finale saline.

Vin Rare 2014, blanc

Pur, cristallin, gourmand, belle épaisseur en bouche, francs arômes de fleurs et d’abricot, un condrieu apéritif qui appelle des petits feuilletés au chèvre, belle finale saline qui préserve la fraîcheur.

Vin Gourmand 2014, blanc

Une forte proportion de vermentino, le reste, c’est du grenache blanc. Élégance des parfums de fleurs et d’herbes sauvages. La belle amertume en bouche est salivante, elle appelle les poissons grillés, des petits fromages de chèvre. Accessible est gourmand.

Vin Rare 2014, rouge bio

Il est bio certifié. On est au début de l’Entre-Deux-Mers. Essentiellement merlot. Joli jus en bouche, certes la copie n’est pas définitive, mais le tannin est fin et élégant, belle matière, agréable, droit, précis.

Vin Rare 2014, rouge bio

Il est 100 % malbec ! Arômes puissants et profonds, fruits noirs, encre. Le boisé est encore un peu marqué. Les tannins sont veloutés, crémeux, toucher élégant. Jolie bouteille.

Grand Vin 2014, rouge

Au moins 80 % de cabernet-sauvignon. Un tannin plus épicé, belle présence des cabernet-sauvignon, il sera plus lent à se faire mais son énergie et son muscle séduisent.

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