bouteilles, la production moyenne du Clos Saint-Hilaire
Son Altesse Royale le Prince Charles de Bavière autorise la Maison à faire graver ses armes sur les étiquettes
hectares, dont 100 en propriété de la société et des actionnaires
%, du Champagne Billecart-Salmon est vendu à l’étranger

Une antériorité respectable, tout d’abord, puisque la maison a été fondée en 1818 par Nicolas François Billecart et Elisabeth Salmon. Un lieu, ensuite, en tout point prestigieux, car Mareuil-sur-Aÿ est au sud de la Montagne de Reims. Le M s’écrit avec une majuscule et le Y avec deux bulles, afin de souligner que nous sommes ici dans l’écrin des grands terroirs.

A cet alignement d’étoiles, il faut ajouter une famille, dont François Roland-Billecart, 67 ans, est le représentant de la sixième génération. Mais le président du directoire n’insiste pas sur ce point, bien au contraire, il partage avec Chateaubriand cette sobre vision du monde : « lorsque l’on commence à se compter, c’est que l’on ne compte plus ». Ce qui l’intéresse avant tout, c’est le vin, et tant mieux si la continuité familiale peut devenir un gage de qualité.

Cette constance, elle se retrouve dans la bouteille et notamment dans le Brut Réserve. Ce subtil assemblage de raisins de trois années, provient majoritairement de pinot meunier ainsi que de pinot noir et de chardonnay, issu des meilleurs terroirs de la Marne. Tel est le secret de ce champagne aérien, vif et léger, qu’il partage cependant volontiers. D’autant qu’il représente 60 % de sa production. Le brut sans année, c’est le juge de paix d’une marque de champagne et le verdict du Billecart-Salmon est imparable : il combine à la fois la fraîcheur et l’éclat.

François Domi, oenologue

Les secrets du rosé

L’autre secret de Billecart-Salmon, c’est le brut rosé, que les amateurs new-yorkais ont surnommé « Pink Bill ». Sa méthode de vinification remonte aux origines de la Maison. « Dès 1825, nous faisions un rosé de Sillery, un terroir calcaire au sud-est de Reims, proche de Verzenay. Aujourd’hui nos pinots noirs vinifiés en rouge viennent aussi de Mareuil et d’Aÿ, souligne François Roland-Billecart. Une cuvaison courte, d’environ une semaine, lui assure une robe rose pâle à laquelle nous tenons beaucoup. » Il s’agit d’un champagne rosé et non pas d’un rosé de Champagne. Nuance. Ne pas confondre avec Ruinart ou Laurent-Perrier, dont les rosés sont plus colorés. Ce qui n’exclut pas en bouche, « une finale légèrement framboisée », ajoute François Domi, le chef de cave.

Le blanc de blancs est à l’honneur, « nous disposons d’un document de 1850 décrivant son élaboration avec les meilleures parcelles des grands crus de la Côte des Blancs : chardonnay d’Avize pour la puissance, de Chouilly pour l’élégance et de Mesnil-sur-Oger pour la longévité », détaille François Roland-Billecart, en arpentant le jardin orné de buis parfaitement taillés. Avec en guise de flûte, un grand marronnier, peut-être planté là comme un clin d’œil aux Marotiers, vénérables habitants de Mareuil-sur-Aÿ.

« Avant de faire du champagne, nous faisons du vin »

Chez Billecart-Salmon, on est attaché à son village. Le Clos Saint-Hilaire ne porte-t-il pas le nom du saint patron de la paroisse ? Ce clos d’un hectare de pinot noir était autrefois occupé par un verger et un potager, mais au prix de la terre en Champagne (environ 1,2 million d’euros), cela faisait cher le kilo de fruits et légumes. Converti à la vigne depuis 1964, le Clos est désormais cultivé au cheval et brouté par des moutons une fois la vendange terminée. Les rendements de 35 hectolitres, moitié moins qu’ailleurs, témoignent du soin apporté à cette cuvée d’excellence qui est vinifiée à part depuis vingt ans. « Et pas tous les ans mais toujours en fûts », précise Denis Blée, 44 ans, directeur du vignoble également responsable des vinifications sous bois, même si le débourbage à froid et les petites cuves inox restent la règle.

« Avant de faire du champagne, nous faisons du vin », poursuit ce petit-fils de viticulteur, qui est passé par le lycée viticole d’Avize et les Champagnes Alfred Gratien. « Les fûts ont en moyenne 15 ans, ils ne sont donc pas trop marqués par le bois, on les utilise pour le Clos, certains millésimes et la cuvée Brut Sous Bois », explique-t-il en faisant visiter le chai où sont logées 400 barriques. Un spectacle rare en Champagne où l’on est plus habitué aux caves noircies de champignons et aux rangées de bouteilles et de magnums qui font leur prise de mousse sur lattes. Aux 15 mois obligatoires entre le tirage (la mise en bouteille) et l’expédition, Billecart-Salmon préfère garder ses vins 36 mois, au moins. Voire dix à douze ans pour les cuvées Nicolas François Billecart ou le rosé Elisabeth Salmon, toutes deux millésimées.

Nicolas François Billecart et Elisabeth Salmon

L’ascension Billecart-Salmon

« Le luxe, c’est de savoir prendre son temps et nous faisons un produit de luxe », sourit François Roland-Billecart qui se réjouit, avec son frère Antoine, d’avoir accueilli Jean-Jacques Frey en 2003 dans le tour de table familial à hauteur de 45 % du capital. Cet apport a permis de porter le vignoble en propre à 100 hectares, soit au total plus de 220 hectares de vignes avec les contrats d’approvisionnements. Il est là, le véritable secret d’un grand champagne. « Je sais quelle vigne mettre dans quel fût », résume à sa façon Denis Blée.

Un Brut Réserve à l’attaque franche et précise, un blanc de blancs à la vinosité délicate, un rosé élégant, un clos exceptionnel et des cuvées millésimées, Billecart-Salmon a ainsi dépassé le cap des deux millions de bouteilles et possède décidément tous les attributs d’une très grande Maison. « Il n’y a nulle part dans le monde de grands évènements sans champagne, cela nous distingue de tous les autres vins effervescents, reconnaît François Roland-Billecart, mais ça, c’est un trésor que nous avons en commun. »

Billecart-Salmon en images

Billecart-Salmon : vers un champagne d'exception

La maison Billecart-Salmon

Les vins

Brut

Souple, aimable, sans la moindre lourdeur, jolie finale enlevée et aérienne avec une petite pointe d’amertume, bon champagne apéritif. Dosage très réussi.

Brut

Joli fruit bien exprimé, souplesse mais aussi une certaine profondeur, bon équilibre, complet.

Extra-brut

Notes de céréales et de fruit, bouche droite, sans verdeur, développant une finale encore un peu sévère.

Brut

Agrumes, finesse minérale, une ampleur racée et longue, belle fraîcheur. Un champagne de classe.

2004

Agrumes, floral, ultra fin, une épure de champagne, de grande énergie et de profondeur brillante.

1999

Champagne de grande délicatesse, aux fines notes de mirabelle et de toast, à l’allonge racée et pure, à la tendresse sans mollesse.

1998

Allègre et fin, un blanc de blancs tout en délicatesse. Apéritif ultra raffiné.

Brut

Toujours impeccable : finement fruité, élancé, frais, disert et tendrement profond.

2006

Harmonieux, raffiné et élancé, une grande réussite prête à boire.

2004

Des notes de beurre fin, de la finesse et une profondeur sans rudesse.

2002

Superbe élégance aromatique avec beaucoup de finesse et de profondeur, raffinement absolu. Grand vin.

2000

« Dans le même registre «  »à attendre » » que Nicolas-François 2000, avec un fruit très pur et une allonge de grande persistance. « 

1998

Magnifique rosé, d’une grande délicatesse de texture et de saveur, s’épanouissant avec finesse et charme aromatique en bouche, sans aucune lourdeur ni agressivité.

1998

Vin ample et mature, construit pour la table, dans un registre qui paraît néanmoins moins original et subtil que la cuvée Nicolas-François.

1996

Vineux, fin et profond, une magnifique expression du millésime 1996, aujourd’hui superbe mais promis à un avenir plus grand encore.

1998

Doré, intense, assez évolué, destiné à la table.

1996

Le premier millésime vinifié séparément de ce clos de Mareuil-sur-Ay vieillit harmonieusement, dans un style vineux et profond.

2000

Champagne de grande d’élégance et d’une élégance aromatique superbe : registre de fruits meringués, notes florales et bouche épanouie.

1999

Une folle complexité aromatique, jouant sur la pêche de vigne, l’orange sanguine, le zeste et le cuir jeune et fin, une intensité raffinée, une précision diabolique : une cuvée de prestige qui justifie véritablement le vocable !

1998

Aujourd’hui à point, c’est un champagne profond, de grande vinosité, à la note de petits fruits rouges et de rhubarbe très persistante en finale, et à la dimension svelte.

infos pratiques

Visites uniquement sur rendez-vous

Lundi au jeudi, de 9h à 12h et 14h à 17h,
le vendredi de 9h à 12h.

Avec dégustation de trois cuvées pour 30 euros.

Tél. : 03 26 52 60 22.

[email protected]

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